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Un stage d'orgue, c'est :

Filière Orgue
(30 places)

Les stagiaires sont encadrés par des professeurs diplômés d’Etat, reconnus pour leur enseignement de qualité et leur implication dans l’innovation pédagogique, la musique liturgique et leur polyvalence. Chaque élève inscrit est affecté à un groupe de 4 à 6 élèves, qui travaillent sous la conduite d’un professeur durant environ 5h par jour. Sont abordés notamment les questions de répertoire, l’improvisation, l’accompagnement, la tradition historique de la musique abordée, la composition, l’expression artistique…

Filière Chantre
(10 places)

Les stagiaires qui suivent cette filière vont aborder les notions suivantes : polyphonie, chant grégorien, technique vocale, déchiffrage, direction d’ensemble, composition, analyse…
Les adultes sont acceptés sous condition d’un entretien préalable avec la responsable pédagogique.

Filière Instruments
(5 places)

Après avoir ouvert la formation aux chantres, l'association propose pour la première fois une formation aux autres instrumentistes (flûte, guitare, cordes, percussions.etc )

Activités pédagogiques communes

Les élèves des deux filières se réunissent plusieurs fois par jour pour des temps d’enseignement (histoire de la liturgie, culture musicale, accompagnement, chant choral…).

Ils ont également accès à deux concerts durant la semaine, proposés par les professeurs du stage. Ils participent eux-mêmes à différents temps de restitution (concerts, offices liturgiques…). 

Activités de détente

Une fois par jour, des ateliers détentes sont proposés aux stagiaires : sport, décors, théâtre, ou plus !

 

Trois fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi, des veillées (festives) sont organisées par les animateurs. N’oubliez pas de prévoir un costume en rapport avec le thème du stage pour la soirée du vendredi. L’année dernière, le thème était « bal masqué à Venise ».

Un focus sur l'improvisation

L'improvisation au centre de la pratique du musicien 

  "[...] il existe aujourd'hui une approche de l'improvisation qu'on peut nommer« improvisation libre ». Grosso modo, elle considère l'improvisation comme un acte de création spontané et non préparé. A l'extrême, elle vise à produire une musique dépourvue de références à des styles existants. Cette démarche est réelle, et elle est sans doute liée à l'esthétique et à la pensée de la musique dite contemporaine ou atonale apparue au début du XXe siècle. Je ne conteste pas sa légitimité, [...]

    Selon ma définition, l'improvisation n'est pas un mode particulier de production de la musique. Je considère au contraire qu'elle est son mode de production primordial et le plus naturel. J'entends par là que la musique fonctionne comme un langage, et donc qu'improviser signifie simplement parler couramment la musique. Pour préciser encore cette définition, j'utiliserai une analogie avec les méthodes d'apprentissage des langues, dans lesquelles on distingue deux modes :

a) le mode passif, dans lequel on répète des phrases qu'on entend, et on lit des phrases ;

b) le mode actif, dans lequel on compose soi-même des phrases avec les éléments de vocabulaire et de grammaire qu'on a acquis grâce au mode passif.

 

  Je définis donc l'improvisateur en musique comme quelqu'un qui pratique le langage musical en mode actif. Il ne s'agit donc pas d'un musicien capable de « créer » ni même d'être « original ». Il est simplement capable de s'exprimer en musique comme dans un langage qu'il a appris [...]"

 

Enquête sur la disparition de l'improvisation au XVIIIe siècle Gaël Liardon (extrait) 

     Le 20ème siècle nous avait habitués à considérer l'improvisation comme essence   du  jazz, de la variété ou des "musiques actuelles" et comme accessoire de la musique classique,  dans ce cas souvent l'apanage involontaire des organistes soit au concert soit à la messe,  encore que  réservée à quelques musiciens perçus comme géniaux : de  fait le monde de l'orgue a fourni d'illustres improvisateurs hier comme aujourd'hui. Cette idée tenace avait pour corollaire que les musiciens des trois premières catégories reflétaient la liberté, le génie créateur,  par opposition au musicien classique dont le jeu était réglé ... Comme du papier  à musique.  L'opposition supposées de ces deux groupes  est encore aujourd'hui largement véhiculée  notamment par les médias,  les producteurs de spectacle,  quand ce ne sont pas certains  youtubeurs, auto-proclamés professeurs,  qui vendent leur formule magique d'apprentissage de la musique. 

        Depuis un certain nombre  d' années cependant, des musiciens et des musicologues s'intéressent à la remise à l'honneur de la pratique de l'improvisation , non comme une fin en soi  mais comme outil essentiel de l'apprentissage de la musique, tous styles musicaux et époques concernés. Ce que beaucoup de ces musiciens pressentaient de manière instinctive dans leur approche pédagogique a été conforté par les recherches musicologiques : oui !  l'improvisation a eu une place de choix chez tous les musiciens pratiquant la musique savante pendant plusieurs siècles au même titre que chez  les musiciens pratiquant les musiques populaires de tradition orale : Chanteurs, instrumentistes, tous commençaient leur apprentissage par l'improvisation, insérée dans un cursus complet mêlant accompagnement, composition, étude de répertoire et ce  jusqu'au début du 19 ème siècle environ,  époque à laquelle elle a commencé a ne plus être enseignée.

       

       L'orgue a échappé dans une certaine mesure à ce changement de pédagogie. Encore que l'enseignement de cette discipline se faisait dès lors au bout d'un certain bagage technique tant au niveau de l'instrument que de l'écriture musicale ( harmonie, contrepoint, fugue) et non plus dès les premiers cours. Longtemps utile pour les organistes en paroisse l'improvisation est ensuite devenue, au fil du temps et de la rareté du métier d'organiste liturgique,  la valeur ajoutée de certains  concertistes développant et portant dès lors au plus haut point un art à part entière. 

Improvisation et accompagnement aux stages d'Arras

Ces deux pratiques historiquement liées ont pour objectifs : 

- de compléter la formation du jeune musicien le plus tôt possible dans le cursus qu'il suit par ailleurs. En ce sens, elles sont toujours connectées à un langage et un répertoire existant que l'élève  a abordé ou est susceptible d'aborder. 

- de faciliter sa compréhension du répertoire qu'il travaille par ailleurs 

- de le former ainsi aux différents savoirs-faire que l'on attend de l'artiste-musicien d'église : improviser l'accompagnement d'un chant quand celui ci n'est pas écrit,  le varier,  l'embellir. Improviser sur le chant pour en faciliter l'appropriation par l'assemblée.  Etre capable d'interrompre de manière cohérente une pièce trop longue ou au contraire et dans une certaine mesure, savoir lui créer un prolongement au moins dans l'esprit,   si elle s'avère trop courte. 

 

Par ailleurs la formation porte aussi sur les différents modes de jeu et de registration en fonction du chant, du temps liturgique, de l'instrument dont on dispose : on n'aura évidemment pas le même touché ni la même registration pour accompagner une prière pénitentielle qu'un Alléluia festif. 

 

 

Michel Alabau 

Directeur des stages d'Arras . 

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